Depuis 30 ans, les entreprises se sont tournées vers les véhicules de fonction et de service, au détriment des véhicules personnels régulièrement utilisés en entreprise auparavant. Le poste véhicule est progressivement devenu le second poste de dépenses dans les entreprises, juste après les salaires. Cependant, une tendance récente pourrait signer le retour en force des véhicules personnels dans les entreprises.
D’un point de vue comptable, le véhicule de fonction est un avantage en nature perçu par le salarié, avec 2 modes de calcul différents : les frais réels ou les frais forfaitaires. Au contraire, lorsqu’un véhicule personnel est utilisé professionnellement, le conducteur perçoit une indemnité : l’indemnité kilométrique. C’est cette dernière qui pourrait revenir sur le devant de la scène dans les prochaines années.
I. Un contexte favorable
Aujourd’hui, les déplacements professionnels ont significativement diminué. En effet, rien de plus normal aujourd’hui que de prévoir un rendez-vous client en visioconférence. Le coronavirus a permis de développer ce mode de communication, et donc de réduire les déplacements professionnels de nombreux collaborateurs. Le développement du télétravail a même entrainé une baisse du kilométrage des contrats de location longue durée pour les entreprises. Avec la crise de la Covid-19, la moyenne des contrats est progressivement passée de 42 mois et 140 000 kilomètres à 30 mois et 70 000 kilomètres.
II. Des raisons légales et environnementales
À ce contexte sanitaire, viennent s’ajouter des raisons légales, poussées par les enjeux environnementaux. En 2019, la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) a fait son apparition dans le monde professionnel. Son objectif ? Mettre en place un calendrier pour arriver en 2035 à un monde professionnel uniquement équipé de véhicules électriques en 3 étapes : Supprimer les véhicules diesel des parcs automobiles, puis supprimer les véhicules essences et enfin supprimer les hybrides rechargeables.
III. La question économique
Ce contexte amène les chefs d’entreprise à remettre en cause les véhicules de fonction et de société, principalement pour des raisons économiques.
Est-il utile d’acheter des véhicules qui ne seront peut-être plus légaux pour un usage en entreprise dans quelques années ?
Faut-il reconstituer tout le parc automobile en véhicules électriques ? Faut-il installer des bornes électriques et à quel coût ? Est-il utile de fournir un véhicule à ses employés pour 15-20 trajets par mois ?
Toutes ces mesures pourraient amener les chefs d’entreprise à repenser leur mode de fonctionnement. Pourquoi le poste véhicule devrait-il toujours représenter le second poste de dépenses dans les entreprises alors que les déplacements professionnels diminuent considérablement ?
On devrait ainsi tendre dans les prochaines années vers une diminution des parcs automobiles et une hausse de l’utilisation des véhicules personnels dans les entreprises. L’indemnité kilométrique, en déclin ces dernières années, pourrait faire son grand retour. Au lieu d’assumer tous les coûts du poste véhicule et les changements imposés par la Loi d’Orientation des Mobilités, l’entreprise n’aurait ainsi qu’à verser des indemnités kilométriques à ses collaborateurs, une charge prévisible et directement proportionnelle à son activité réelle.
Ce bouleversement pourrait soulever également d’autres interrogations, notamment pour les entreprises qui ne peuvent se passer de véhicules (Aide à domicile, BTP, livraison…), où l’on pourrait voir un fossé se creuser entre les moyennes / grandes entreprises et les petites entreprises, pour qui cette transformation vers des flottes totalement électriques représenterait un effort financier trop conséquent…
Dans ce contexte, l’importance de solutions permettant à une entreprise, quelle que soit sa taille, d’aider ses collaborateurs à acquérir un véhicule propre deviendra prépondérante.
Pour en savoir plus :
Guide du véhicule personnel